mercredi 25 mars 2015

Donc, non...

Donc non, je ne ressens pas l'amour. Donc non, je ne ressent pas la sympathie. Donc non, je ne ressens pas le lien qui m'unit au reste. Donc non, je n'en veux pas vraiment, donc je vis suspendue, j'avais du style, je l'ai perdu, j'avais une empreinte, elle s'essoufle.

Il y a ce sentiment dégueulasse qui nait en moi, ce sentiment dont j'étais fière d'être exempt jusque là, il y a la culpabilité. Je croyais pouvoir vomir sur tout, je croyais pouvoir me soustraire.

La culpabilité par rapport à la place dans la hiérarchie, la culpabilité qui m'a fait m'abandonner moi même. J'ai un tel mépris pour le travail. Pour le salariat. Pour la mesquinerie de ces vies. La mesquinerie du repos après l'effort. J'ai horreur de la spécialisation, "d'être ce qu'on fait".

Je sais que ma culpabilité est non justifiée. A défaut de pouvoir faire autre chose, je n'ai plus que ça.

Je déteste l'idée de nos vies accrochées à la nécéssité. Je déteste que nos repas ne soient pas des instants de jouissance permanents, que nos jours ne soient pas beaux dès l'aube.

Non. Ahem. De l'impossibilité d'aimer des gens qui te détestent. De l'impossibilité d'aimer des gens qui n'aiment pas tes poils, qui n'aiment pas ton corps, qui n'aiment pas ton visage, non qui le haïssent, au point de te tuer subjectivement, au point de t'inhiber jusqu'à ce que tu n'oses plus rien dire, jamais parler

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire